20 novembre 2015

Bien-être animal: Visite du Palmipôle de Benquet (suite)

Bonjour, comme prévu aujourd’hui nous allons vous présenter les grands axes d'étude du Palmipôle, pour compléter le compte-rendu de la visite déjà publié sur le blog

Les grands axes d'étude du palmipôle

L'amélioration du logement des palmipèdes en élevage

Le Palmipôle réalise des études sur les différents types de sol (bétons ou terre battue) et sur les différents types de litière (copeaux, paille, miscanthus…) pour les bâtiments d'élevage. L'objectif de ces essais est de déterminer le meilleur rapport qualité/prix dans les bâtiments pour concilier ce qui est réalisable en élevage et le bien-être du canard. Les résultats de l'étude comparant litière de miscanthus et litière de paille broyée montrent que le poids des animaux démarrés sur les 2 types de litière ne sont pas significativement différents. Cependant, les lots démarrés sur miscanthus sont plus homogènes. Il n'y a pas de différence concernant l'état de propreté ou de la température des litières. Les bâtiments gérés en paille broyée enregistrent des niveaux d'ammoniac un peu plus élevés notamment à 2 semaines d'âge des canetons. La litière de miscanthus produite sur place (sur les parcours à canards) est économiquement intéressante, en lien surtout avec l'économie conséquente sur les frais de transport.




L'amélioration des parcours à canards

Des études sur les différents couverts pour les parcours ont été réalisées ou sont en projet (miscanthus, herbe, parcours arborés). Ces études ont plusieurs objectifs :

- Un travail sur la biodiversité et l'environnement (reliquats d'azote et quantité de vers de terre sur les parcours).

- Un travail sur la comparaison de l'état des animaux sur les différents parcours (propreté, absence de blessures, abris ombragés)
Au fond, les parcours herbeux jouxtent le parcours arboré

Les résultats de l'étude sur l'implantation du miscanthus sur les parcours montrent que cette plante peut constituer une alternative à l'agroforesterie en permettant aux animaux de se protéger des fortes chaleurs en été tout en optimisant l'exploitation de la surface du parcours. Les animaux ont tendance à consommer légèrement plus d'aliment et à être moins propres sur les parcours implantés de miscanthus dans le cas d'une alimentation extérieure. Le rendement en miscanthus et en forte hausse en 2013 par rapport à 2011 mais reste en deça des rendements en monoculture. L'envahissement des miscanthus sur le parcours n'a pas évolué entre 2012 et 2013.


L'amélioration du logement et des pratiques durant le gavage

- "L’hypertrophie du foie, qui correspond à une stéatose nutritionnelle sans nécrose ni dégénérescence cellulaire, est totalement réversible. Les études anatomiques montrent que le foie ne peut être à l’origine de sensations nociceptives directes chez les oiseaux."

- Lors de la phase de gavage des lésions peuvent parfois apparaître sur le bréchet de l'animal. Des études pour éviter ces blessures sont en cours. Des essais pour aménager les cages déjà existantes sont réalisés. Ils consistent à utiliser différents revêtements au fond des cages pour améliorer le confort des animaux. Actuellement le fond paillé et le caillebotis sont à l'étude. L'objectif étant de montrer que le caillebotis est aussi confortable que la paille car le fond paillé n'est pas utilisable en gavage (il faudrait pailler beaucoup trop souvent pour que la cage reste propre).

- Des travaux sur l'ambiance des bâtiments ont aussi été réalisés (température, ventilation...). Les résultats de ces travaux montrent que les conditions d'ambiance en salle de gavage ont une influence sur les performances zootechniques des animaux. Les températures ne doivent pas être trop basses pour éviter que les animaux utilisent de l'énergie pour lutter contre le froid au détriment de la production. Avec un brassage suffisant, les niveaux très élevés d'extraction, quelle que soit la saison, en salle de gavage ne semblent pas indispensables, voir même pénalisant, pour le bien-être des animaux ainsi que leurs performances. En saison chaude, les niveaux d'extractions très élevés réduisent en outre, l'efficacité du refroidissement du pad-cooling (l'air entrant trop vite se charge moins en eau). Une part de chaleur latente sur la chaleur totale allant de 20 à 25 % semble indiquer un bon niveau de confort thermique pour les animaux.

Concernant la pratique même du gavage, des études sont en projet :

- L'embucage : cette pratique est supposée ne pas être douloureuse du fait des caractéristiques anatomiques des parois du tube digestif des oiseaux.

Cependant, elle peut dans certaines circonstances engendrer des blessures accidentelles ou favoriser des atteintes pathologiques (candidoses). Le testage de l'embuc souple pourrait permettre de limiter encore les lésions à l’œsophage lors de l'embucage des animaux.

- L'auto-gavage qui consiste à exploiter l'aptitude naturelle des oiseaux migrateurs à se gaver. Les résultats sont meilleurs chez l'oie. Pour l'instant il est difficilement applicable au canard car l'effet individu est important et la sélection génétique difficile. En effet, l'estimation de la taille du foie est compliquée sans abattage de l'individu.




Concernant l'abattage

Des études sur l'étourdissement de l'animal avant l'abattage (pour éviter la souffrance) sont en cours. Des essais avec différentes fréquences et intensités lors de l'électronarcose sont réalisés.


La semaine prochaine, nous vous proposerons un compte-rendu sur la visite d'une exploitation à foie gras.

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